Au sud de Koekelberg, aux abords de la place des Étangs Noirs, se trouve un îlot dont le passé industriel permit une densification verticale et végétale au tournant des années 1970. Le premier acte de ces nouveaux ensembles fut la modeste tour rue Van Hoegaerde.
Une fois n’est pas coutume, cette rénovation s’affranchit de densité. Mais la rénovation du patrimoine moderne demeure délicate. L’opportunité de la compétition justifia l'adaptation des ambitions initiales vers des opérations plus ciblées, afin d’éviter un simple « relifting » manquant de plus value. Une prise de risque comme prétexte au bon sens face aux emballages énergétiques contemporains.
Dans ce cas-ci la plus value est multiple. Car le bâtiment est tributaire d’une implantation curieuse, sans même bénéficier d’une orientation favorable. Situation d’autant plus contraignante sur une parcelle trop étroite. Peu d’éventualités d’extension étaient pressenties. Les conflits entre sphères publique et privée se présentent dès le trottoir, où la limite d’appropriation correspond à la limite parcellaire. Le flou qui règne ne permet pas d’apprécier pleinement le bien commun.
Finalement le choix des matériaux et leur mise en oeuvre sont les rares qualités du bâti. La compacité de l'ensemble laisse même supposer une relative qualité thermique. Ainsi l’éventualité d’un transfert financier de l’isolation vers l’innovation s’est présentée. Le projet dévie donc quelque peu du sujet pour apporter une réponse inventive.
Il est difficile de parler d’un geste architectural dont le génie pourrait amener à tout résoudre. Néanmoins, étirer les façades à la limite du possible pour flirter avec le contour et ainsi « gonfler » les intérieurs nous semblait le plus opportun pour convertir le peu d'espace disponible. La simple idée de laisser entrer le soleil chez soi est dans ce cas de figure bien salvateur. Et l’opacité du nouveau périmètre laisse entrevoir les futures pratiques extérieures, à l’ombre des nouvelles loggias.